Le Potentiel (Kinshasa)
9 Septembre 2005
Publié sur le web le 9 Septembre 2005
Godefroid Ngamisata
Kinshasa
Les travaux de la Conférence internationale intergouvernementale mondiale sur la survie des grands singes et la première réunion du Conseil du Grasp se clôturent aujourd'hui vendredi 9 septembre au Grand Hôtel. Au nom de l'humanité, les participants et 150 experts venus de plusieurs coins du monde sont invités à contribuer, à travers une déclaration commune à garantir, un avenir viable aux grands singes vivant dans les pays membres des aires de répartition dont 21 africains et 2 asiatiques (Malaisie et Indonésie). Parmi les espèces à protéger figurent les chimpanzés, les gorilles et les Bonobos (qu'on retrouve en Afrique notamment au Rd. Congo) et les Ourang- Outans (qu'on retrouve en Asie).
Hier, les travaux se sont poursuivis au Grand Hôtel. Une délégation des ministres africains de l'Environnement avait visité le sanctuaire des Bonobos situé sur le site du Lac de Ma Vallée dans la commune de Mont-Ngafula que dirige Mme André Claudine. Cette dernière a fourni à ses hôtes de marque les explications sur ces primates très proches des humains et qui aiment la vie de famille. Un autre temps fort de la journée était l'arrivée d'une délégation camerounaise conduite par Hillman Egbe Ashu, ministre des Forêts et de la Faune. Accueillie par le ministre congolais de l'Environnement, Anselme Enerunga, l'homme d'Etat camerounais a indiqué à la presse que sa délégation est venue apporter sa contribution positive à la protection des grands singes menacés d'extinction.
Parlant de sa vision pour cette conférence du Grasp, Hilman Egbe a fait savoir que son pays est dans l'attente de nouvelles mesures en faveur de ces primates avant de soutenir qu'il est temps que la communauté internationale mette en place des stratégies qui permettront de garantir la conservation, non seulement des grands singes, mais de toutes les espèces fauniques. Il a plaidé également pour qu'on permette à la Rd. Congo qui a abrité la première conférence du Grasp de servir le siège de cette institution.
DECLARATION DES PYGMEES
Il convient de signaler que la journée était aussi marquée par la déclaration des peuples autochtones pygmées. Ces derniers ont fait savoir qu'ils sont traditionnellement forestiers et tributaires des forêts et premiers citoyens de la Rd. Congo. Ils ne peuvent, en aucun cas, être exclus d'une initiative quelconque qui a trait à la faune et à la flore. « Le fait que les peuples autochtones aient perdu leurs droits fonciers sans compensation ni indemnité raisonnable ; ils tentent de quérir les moyens de survie dans la forêt. Ce qui les expose à d'incessants harcèlements et autres traitements inhumains et dégradants. Dans ce contexte, il est prévisible que si des mesures adéquates ne sont pas vite prises en faveur des autochtones, ceux-ci risquent d'être à leur tour menacés d'extinction à l'instar des grands singes », renseigne la déclaration.
Par ailleurs, à l'issu des élections, la présidence du comité exécutif du Grasp a été confié au Cameroun. Et la Rdc a été désignée comme point focal pour l'Afrique centrale, tandis que l'Ouganda a été désigné pour l'Afrique de l'Est. Quant à l'Afrique de l'Ouest, la président a été confiée à la Guinée-Conakry. Les discussions sur la stratégie mondiale pour la survie des grands singes, la contribution des organisations non gouvernementales à la conservation, l'adoption des règles pour l'organisation et la gestion du partenariat du Grasp, les données sur les populations prioritaires sont des points essentiels qui ont été examinés lors de cette journée. Au paravant, une partie de la délégation des officiels et ministres de la sous région de l'Afrique centrale et de l'Ouest avaient effectué une visite guidée au Jardin botanique de Kisantu, situé à environ 120 km, à l'Ouest de Kinshasa.
Les hôtes de la Rdc ont été émerveillé par la diversité des essences dont regorge le jardin botanique (3.000 essences). Ce qui a fait dire au ministre ghanéen que la Rd. Congo constitue un bel exemple dans le continent en matière de conservation de la nature. Il convient de rappeler que le jardin botanique de Kisantu a été créé vers 1900 par le missionnaire Gillet de la Compagnie des Jésuites.