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 Le thon rouge en grand danger de surexploitation

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3 participants
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ptite génie
Louve Bêta
ptite génie


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Animal favori : les loups
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MessageSujet: Le thon rouge en grand danger de surexploitation   Le thon rouge en grand danger de surexploitation EmptyVen 13 Mai - 23:01

LE MONDE | 12.05.05

Les scientifiques s'inquiètent aujourd'hui de l'avenir du thon rouge (Thunnus
thynnus). L'espèce est en danger de surexploitation, même si la pêche de ce
grand prédateur, qui peut atteindre 3 m et peser 800 kg, ne représente qu'une
petite partie ­ 60 000 tonnes sur 3,5 millions de tonnes ­ des captures
mondiales de thonidés. Mais ces prélèvements importants, notamment en
Méditerranée, font craindre une baisse importante de ses effectifs. D'ici
quelques années, le "steak de la mer" pourrait bien n'être qu'un lointain
souvenir, avertissent certains experts.

La Commission internationale pour la conservation du thon atlantique (Iccat),
créée en 1969 pour contrôler l'importance des prises et leur impact sur la
ressource, édicte des quotas pour l'Atlantique ouest et l'Atlantique est, ainsi
que pour les mers adjacentes comme la Méditerranée. La ligne de séparation de
ces deux zones a été artificiellement placée à 45 degrés de longitude ouest ­ à
peu près au milieu de l'Atlantique ­, car on estimait dans les années 1970 que
le taux de migration du thon rouge était assez faible.

Des observations réalisées par une équipe de biologistes marins américains et
canadiens, sous la conduite de Barbara Block, du Tuna Research and Conservation
Center (université Stanford, Californie), viennent de remettre en cause
l'arbitraire de cette zone de séparation. Pendant neuf ans, de 1996 à 2004, ils
ont observé 772 thons équipés de balises. Ces dernières ont permis pendant
quatre ans et demi de suivre les migrations de certains d'entre eux et de
recueillir par ailleurs des informations ­ localisation des bancs, profondeur de
plongée, température de l'eau environnante ­ sur leur mode de vie.

Cette recherche, présentée dans la revue Nature du 28 avril, révèle que les
thons se reproduisent principalement dans le golfe du Mexique et en
Méditerranée, toujours au même endroit (phénomène du "homing" ). Mais il
apparaît surtout que les deux populations de thons ­ qu'il s'agisse
d'adolescents ou d'adultes ­ se mélangent allègrement au milieu de l'Atlantique
à la recherche de leur nourriture préférée : les anchois, les sardines, les
maquereaux, les chinchards et les harengs.

De ce fait, "il n'est plus possible de maintenir en l'état un système de gestion
qui suppose que les thons nés à un endroit n'en bougent pas" , estime Barbara
Block. "Nous suggérons donc que l'Iccat crée une troisième zone de management du
stock de thons rouges, entre 35 et 50 degrés de longitude ouest, affectée d'un
très faible quota, avance Steven Teo, un des auteurs de l'étude. Cela permettra
peut-être de réduire la mortalité des très grands thons de l'Atlantique ouest
qui se nourrissent à cet endroit."

Le stock de thons rouges de cette zone proche des Etats-Unis a en effet subi
dans les années 1980 une baisse estimée à 80 %. Des quotas ont bien été mis en
place ainsi qu'un plan de reconstitution du stock. Mais, "dix à vingt ans après,
ils ne se sont toujours pas reconstitués" , constate Jean-Marc Fromentin de
l'Ifremer (Centre de recherche halieutique méditerranéenne et tropicale de
Sète).

Une situation qui agace prodigieusement certains pêcheurs américains de thons
rouges qui pratiquent une pêche sportive. Comme certains d'entre eux sont des
hommes politiques ou des milliardaires, ils ont les moyens d'exercer un fort
lobbying sur ce thème en martelant que, si "le stock de l'Ouest n'arrive pas à
se reconstituer, c'est que les poissons sont trop pêchés à l'est" .

En tout état de cause, estime Jean-Marc Fromentin, "il faut féliciter l'équipe
de Barbara Block. Seuls les Américains peuvent réaliser de telles choses, car le
marquage coûte une fortune. Un marqueur-archiviste vaut entre 2 000 et 4 000
dollars par poisson" . Sans compter le coût des bateaux à la mer.

Le chercheur français regrette cependant que les marqueurs ne restent sur les
poissons qu'un ou deux ans, voire quelques mois, alors que dans l'idéal il
faudrait pouvoir suivre les poissons pendant plusieurs années. Par ailleurs, si
les instruments de mesure donnent des informations sur les migrations, ils n'en
fournissent pas sur les quantités de poissons qui se déplacent et sur leur lieu
exact de naissance.

Qu'ils soient français ou américains, les chercheurs s'inquiètent tous de la
trop forte pression de la pêche de l'espèce. Côté américain, le quota de l'Iccat
est de 3 000 tonnes par an. Côté Atlantique est et Méditerranée, il est de 32
000 tonnes par an. Mais, en fait, dans ce dernier cas, le volume des prises
serait plus proche de 50 000 tonnes. Cela en raison de la formidable demande du
marché japonais du sushi et du sashimi, puisque 60 % à 80 % des thons rouges
sont destinés au pays du Soleil-Levant.

Or, "on estime que le taux de productivité du stock disponible à la pêche ne
mettant pas en danger la population de thons est de 25 000 tonnes par an,
explique Jean-Marc Fromentin. On tape donc dans les réserves du stock. Mais le
jour où on aura épuisé ces réserves, celui-ci dégringolera à grande vitesse" .

Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme, sans savoir précisément quelle
est la taille réelle du stock méditerranéen et quand l'espèce sera menacée
d'extinction. Les données disponibles pour ces estimations "proviennent
essentiellement des captures de pêche" , prévient Jean-Marc Fromentin. Ce n'est
pas suffisant ni assez fiable. "Nous payons là, dit-il, une longue politique de
recherche pauvre en Europe dans le domaine des ressources naturelles."

Une chose est sûre : la pression de pêche sur le thon n'a jamais été aussi
élevée, et les zones d'exploitation en Méditerranée se sont étendues.

Si aucune mesure n'est prise, le thon méditerranéen risque de connaître le sort
de ses congénères des environs de l'Australie ­ ou de celui, catastrophique, de
la morue au large du Canada ­ dont les populations se sont effondrées dans les
années 1980 en raison d'une surpêche alimentant surtout le marché japonais.
Privé de thons, le Japon s'est aussitôt tourné vers les réserves
méditerranéennes.

Christiane Galus
Article paru dans l'édition du Monde du 13.05.2005
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MessageSujet: Re: Le thon rouge en grand danger de surexploitation   Le thon rouge en grand danger de surexploitation EmptyJeu 25 Mai - 16:31

Exploité depuis l'Antiquité en Méditerranée, le thon rouge est devenu une « matière première" sur laquelle s'exerce une véritable spéculation. Bien que figurant sur la liste des espèces menacées, près de 30 000 tonnes de thon sauvage sont extraites officiellement tous les ans en Méditerranée et 12 000 tonnes (37% du tonnage autorisé) … clandestinement. Plus grave, les pêcheurs peuvent poursuivre leurs activités pendant la période de repos biologique des animaux et menacent ainsi directement la sauvegarde de l'espèce.

Destinataire principal, le marché japonais absorbe chaque année 80% de ce thon rouge et tire le marché mondial vers le haut. Pour répondre à cette demande, des investisseurs espagnols, italiens et maltais ont créé au large de leurs côtes des fermes d'engraissage alimentées par des thons sauvages capturés vivants et remorqués depuis leur zone de pêche (Baléares, côtes libyennes...). La capacité cumulée des fermes d'engraissage méditerranéennes représente aujourd'hui 50 000 tonnes (160% du tonnage de capture autorisé sur cette zone par l'ICCAT).

Plusieurs dérives importantes accompagnent cette activité.

I - Les sous déclarations de captures et les dépassements de quotas sont légions au niveau des pêcheries et permettent d'accroître les quantités commercialisées sans respecter les rythmes biologiques,

II - les impacts écologiques considérables comme le volume de déjections ou les risques de contamination des stocks sauvages en cas d'évasion pèsent directement sur les écosystèmes. "Les fermes à thons accentuent donc la pression de pêche sur le thon rouge mais également sur les espèces de poisson fourrage comme les céphalopodes, les maquereaux ou les anchois pêchés au large des côtes africaines et destinés à l'alimentation des thons en cage, déclare Stephan Beaucher, chargé de mission Océans à Greenpeace France. Malgré ces carences et ces dangers, cette activité a bénéficié d'importantes subventions de la part de l'Union Européenne avec un total de 35 millions d'Euros sur les 10 dernières années".

Le WWF, qui dénonce depuis 5 ans l'expansion anarchique de cette activité, est sur le point de rendre public un rapport qui fera date. Le document contient une évaluation des prises effectivement réalisées et de leur progression, mettant ainsi en lumière l'importance de la pêche non déclarée. Les chiffres annoncés corroborent, en les affinant, les premières estimations déjà annoncées par Greenpeace en 1999 et confirment que la pêche illégale constitue la principale menace pour la survie du thon rouge. La concentration de l'ensemble de la filière entre les mains d'une douzaine d'investisseurs à l'échelle de l'ensemble du bassin méditerranéen est dénoncée par les deux ONG comme une « spoliation portant sur une ressource qui de tous temps a fait partie du patrimoine halieutique, social, économique et culturel méditerranéen".

Source : communiqué greenpeace/wwf
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MessageSujet: Re: Le thon rouge en grand danger de surexploitation   Le thon rouge en grand danger de surexploitation EmptyMar 17 Oct - 16:13

Le scandale du Thon Rouge : Les scientifiques haussent le ton

« Il y a de plus en plus de preuves qui montrent que la pêche au thon rouge en Méditerranée échappe à tout contrôle» a déclaré aujourd’hui le WWF, l’association de protection de la nature. Ce constat intervient alors que des scientifiques du monde entier sont réunis en ce moment à Madrid pour discuter de la situation de la pêche.

Les scientifiques – qui se concertent à Madrid pour donner un avis indépendant à l’ICCAT *- ont découvert que de la flotte française avait dépassé de plus de 50% les quotas de captures de thons rouges qui leur étaient alloués. Ils ont aussi lancé un cri d’alarme en faveur de la sauvegarde du thon rouge qui sera à jamais perdu pour la Méditerranée si aucune action n’est entreprise.

Les quotas officiels affectés à la France pour la pêche au thon rouge de Méditerranée étaient fixés à 6,192 tonnes en 2005 . Pourtant, les flottes françaises ont déclaré officiellement 9 455 tonnes. Ce qui signifie qu’en 2005, elles ont capturé plus de 3000 tonnes de thons rouges dans l’illégalité. En juillet dernier, le WWF avait déjà alerté l’Union Européenne d’une surpêche illégale pratiquée en 2004 par les pêcheries françaises (à peu près dans les mêmes proportions que celle constatée en 2005).Parmi les flottes européennes qui pêchent le thon,la France bénéficie d’un des quotas de pêche les plus forts. Cette surpêche française risque donc fort de se traduire par un dépassement notoire du quota global de l’UE..

« En clair, les pêcheries françaises annoncent officiellement pêcher illégalement. Nous soupçonnons que les autres flottes européennes, comme la flotte italienne par exemple, ne déclarent pas leur capture réelle. L’ICCAT a le devoir de stopper cette piraterie » a déclaré Paolo Lombardi, responsable du WWF Méditerranée. « C’est un exemple de plus qui atteste des comportements qui ont conduit à la grave menace d’effondrement que nous connaissons aujourd’hui »

Les réunions de cette semaine à Madrid ont largement été marquées par l’intervention de scientifiques en faveur de la sauvegarde du thon rouge. Sa disparition prochaine a été évoquée à plusieurs reprises si la gestion de la pêcherie n’était pas assainie. Les scientifiques ont adressé une série de recommandations fortes à L’ICCAT dont les responsables doivent se rencontrer en Novembre prochain en Croatie afin de prendre des mesures de recouvrement du stock.

Les scientifiques de l’ICCAT plaident pour l’extension de la période de fermeture saisonnière de la pêche afin de protéger l’espèce pendant toute la période de frai (de Mai à juillet) et également en faveur d’une augmentation significative de la taille minimale de capture (30 kilos au lieu de 10 Kilos). Ils précisent que ces deux mesures ne pourront à elles seules endiguer l’effondrement et permettre le recouvrement des stocks. Pour les années à venir,les scientifiques pensent que les captures dans le cadre d’une gestion de pêche durable devraient être limitées 15 000 tonnes de thons rouges pêchés par an, soit moins d’1/3 des prises actuelles.

Le WWF salue les scientifiques pour leur prise de position courageuse, mais demande à tous les membres de l’ICCAT qui doivent se rencontrer en Novembre – et en particulier à la Commission Européenne qui représentera tous les pays membres de l’UE - de soutenir les recommandations avancées à Madrid par les scientifiques.

« N’oublions pas que tant qu’on ne limitera pas la capacité des fermes d’engraissement du thon au niveau des quotas autorisés de pêche, on incitera les flottes à pêcher plus que leur quota » a précisé par ailleurs Serge Orru, Directeur du WWF- France. « Il n’y a absolument plus aucun doute sur ce qu’il doit être fait s’il l’on veut vraiment sauver notre thon » a indiqué Dr Sergi Tudela, Responsable Pêche duWWF Méditerranée. « La délégation européenne sera tenue pour responsable de la disparition du thon rouge si elle ne soutient pas fermement une politique de recouvrement du stock. »

*[1] International Commission for the Conservation of Atlantic Tunas – a regional fisheries management organisation
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