Développement durable : un fonds mondial pour sauver forêts

Le Potentiel (Kinshasa)

25 Mai 2005
Publié sur le web le 25 Mai 2005

A.K.M.
Kinshasa

Il se tient depuis le 16 mai dernier à New York aux Etats-Unis la 5ème session du Forum des Nations Unies sur les forêts (Fnuf).

Les 300 responsables gouvernementaux dont 40 ministres chargés des forêts qui prennent part à cette conférence réfléchissent sur la nécessité de renforcer l'Arrangement international sur les forêts (Aif) avec comme principal objectif la promotion de la gestion, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts. Aussi ces assises voudraient renforcer l'engagement politique à long terme dans la gestion des forêts. En marge de ce Forum, le kenyan Wangari Maathai, prix nobel 2004, comme plusieurs participants à cette conférence, lève la voix pour plaider en faveur de la création d'un Fonds mondial des forêts. « Nous sommes d'avis qu'il est nécessaire d'établir un fonds mondial pertinent, de façon à pouvoir réaliser les objectifs quant à la gestion durable des forêts, en faisant la promotion d'une économie respectueuse de l'environnement et équitable du point de vue social », a déclaré Wangari à l'ouverture de ces assises.

Et de poursuivre :« Bien que depuis des années nous parlions beaucoup de l'environnement, presque rien n'a été fait sur le terrain, il faut maintenant que les gouvernements, non seulement au niveau mondial mais aussi au niveau local, mobilisent les populations ».

D'UNE GRANDE UTILITE

A l'en croire, la forêt continue de se dégrader, en particulier en Afrique où l'impact à long terme du déboisement des forêts a une action extrêmement nocive sur l'équilibre biologique de l'environnement. « Et sur le terrain, pendant ce temps, que voyons-nous ? Devons-nous continuer à mener nos affaires sans rien changer ? », s'est-il interrogé le représentant du Kenya.

Regrettant qu'aucune action concrète décisive n'ait été mise en place, Wangari Maathai a mis en particulier l'accent sur l'importance de la sauvegarde à tout prix de l'écosystème du bassin du Congo, le deuxième plus grand du monde après l'Amazonie. Dans son rapport intitulé « Liens entre les forêts et les objectifs de développement convenus au niveau international, y compris ceux énoncés dans la déclaration du millénaire », le secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan avait souligné le rôle essentiel des forêts dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (Omd), mentionnant que près de 1,6 milliards de personnes sont encore tributaires, à divers degrés, des forêts pour assurer leurs moyens de subsistance.

En effet, les forêts fournissent des moyens de substance et des revenus à environ 350 millions de personnes vivant dans les forêts ou à leur proximité. De même, les industries forestières fournissent des emplois à quelque 100 millions de personnes, selon les statistiques révélées par les Nations Unies. Ainsi, la problématique est de concilier une exploitation forestière rationnelle répondant aux exigences du développement durable et la nécessité de subsistance des populations, généralement pauvres surtout en Afrique, vivant de ces forêts. Le fonds mondial des forêts serait d'une grande utilité s'il permet de réduire la pauvreté des communautés vivant dans ou à proximité des forêts afin de les dissuader de l'exploitation abusive de ces écosystèmes.

Forêts : environ 15 millions d’hectares sont détruits chaque année dans le monde

La ville de New York (États-Unis) a abrité la 5e session du forum des Nations unies sur les forêts sur le thème de la « Restauration des forêts du monde ». Le Congo, pays membre des pays qui constituent le Bassin du Congo, était représenté par son ministre de l’Économie forestière et de l’environnement, Henri Djombo, qui, dans sa communication, a déploré la déforestation dont sont victimes les forêts tropicales et subtropicales.

«Représentant 56 % des forêts mondiales, les forêts tropicales et subtropicales sont les plus menacées par la dégradation et la destruction», a indiqué Henri Djombo qui s’appuyait sur les statiques de la FAO qui relèvent qu’environ 15 millions d’hectares de forêts sont détruits chaque année par le monde. «Néanmoins, a-t-il précisé, la déforestation a reculé pendant la décennie 1980-1990, passant de 12,8 millions d’hectares par an à 11,5 millions grâce aux efforts entrepris en matière de gestion durable des écosystèmes forestiers.» Citant la même source (FAO), Henri Djombo a indiqué que les plantations forestières représentent 5 % des forêts et ont connu un accroissement dans la décennie 1990 pour passer de 4 millions d’hectares par an à 12 millions.

Sur les causes de la déforestation, le ministre de l’Économie forestière a mentionné l’agriculture sur brûlis, l’exploitation irrationnelle des bois d’œuvre, de service et d’énergie ainsi que des produits forestiers non ligneux, l’activité minière et les incendies.

Aujourd’hui, la restauration des forêts constitue un important défi pour la gestion durable des forêts du monde. Pour y parvenir, Henri Djombo a évoqué cinq méthodes : la restauration par régénération naturelle ; l’enrichissement des forêts primaires exploitées et des forêts secondaires ; les éclaircies ; le reboisement des terres dénudées et la protection des sols. Selon lui, la régénération naturelle reste la méthode la plus appropriée et la plus écologique pour reconstituer les forêts primaires dégradées et les forêts secondaires.Ainsi, citant le cas de la République du Congo, il a précisé que la législation prévoit des plans d’aménagement des concessions forestières avec un système de rotations allant de 20 à 40 ans, en fonction de l’accroissement des essences dominantes, du potentiel ligneux exportable et des fûts d’avenir.

La régénaration constitue le moyen idéal pour freiner la dégradation des espaces forestiers et des sols, pour lutter contre la désertification et réduire la pauvreté. De ce fait, elle doit non seulement bénéficier de l’attention de la communauté internationale, mais aussi de financements durables à travers le soutien d’un fonds spécial destiné à des programmes nationaux et régionaux ciblés.

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Bulletin
Lundi 30 Mai 2005
DB10497

Nouveau plan ambitieux de reboisement en Chine

2005-08-01 AFP

La Chine espère avoir un quart de sa surface couverte par des forêts d'ici quinze ans et réhabiliter ainsi un territoire en partie détruit au profit des intérêts économiques, a indiqué lundi un haut responsable cité par la presse.

"La croissance des forêts va dépasser ce que le pays a consommé ou perdu pour la croissance de son économie", a affirmé le directeur de l'Administration d'Etat de la forêt (ministère), Zhou Shengxian, au China Daily.

Selon le quotidien officiel de langue anglaise, le gouvernement prévoit que les forêts recouvreront 23% du territoire grand comme 17 fois la France entre 2015 et 2020, contre moins de 20% actuellement.

"Le développement forestier de la Chine est à un tournant, avec six programmes de préservation des forêts et des réserves naturelles afin de prévenir l'érosion du sol et l'absorption des prairies par le désert", a ajouté M. Zhou qui s'exprimait lors d'une récente conférence à Pékin.

Des arbres à croissance rapide vont être plantés en nombre afin de répondre à la demande sans cesse en hausse de l'industrie du bois, a précisé le journal. Environ un million de personnes seront impliquées dans les programmes de reforestation, affirme le gouvernement.

En janvier dernier, les autorités avaient reconnu que la déforestation continuait malgré la politique de reboisement qui a fait passer en cinq ans de 16,55% à 18,21% la surface plantée en arbres du pays.

Les forêts couvrent au total 175 millions d'hectares en Chine, et la surface de celles qui sont plantées par l'homme se place au 1er rang mondial, d'après le gouvernement.